LA BIOSÉCURITÉ, UNE SOLUTION AUX DÉFIS SANITAIRES DE L’AQUACULTURE AFRICAINE
La propagation des maladies des animaux aquatiques devient une menace sérieuse pour la santé humaine et l’environnement. L’impact des agents pathogènes peut être géré par de bonnes pratiques d’hygiène et d’élevage. Ainsi, le maintien de la santé en aquaculture est désormais considéré comme l’un des aspects les plus importants du développement et de la gestion de l’aquaculture. La biosécurité est la clé de la réduction du risque d’introduction de maladies dans une exploitation aquacole.
Qu’est-ce que la biosécurité ?
« La biosécurité comprend un ensemble de mesures scientifiques normalisées, adoptées pour exclure les agents pathogènes des environnements de culture et des hôtes et, plus généralement, pour limiter l’établissement et la propagation des agents pathogènes.
Des sources fiables de stocks, une détection et un suivi adéquats des outils de diagnostic des maladies exclusives, la désinfection et l’éradication des agents pathogènes, ainsi que des outils pratiques acceptés sont des éléments clés de la biosécurité. Ces mesures protègent les semences contre les maladies transmissibles ou les agents infectieux et réduisent les conséquences de l’infection. Le dépistage des agents pathogènes est essentiel pour bloquer les voies d’entrée.
Pourquoi la biosécurité dans l’aquaculture africaine ?
Ces dernières années, les concepts de biosécurité et de sûreté biologique ont été introduits dans le secteur de l’aquaculture de manière progressive dans le monde entier, mais toujours de manière discrète et peu représentative dans le contexte africain. La biosécurité est une série de stratégies et d’actions qui, ensemble, favorisent l’interruption de la circulation des agents pathogènes dans un système de production animale, améliorant ainsi la santé des animaux aquatiques. D’autre part, les mesures de biosécurité comprennent des stratégies et des actions qui accordent une attention particulière à la santé des personnes concernées et sont également étroitement liées à la sécurité au travail. Ces deux concepts vont de pair et doivent être mis en œuvre dans la routine aquacole afin de parvenir à une croissance ordonnée, responsable et stable de la production aquacole.
Ces dernières années, nous pouvons mentionner l’introduction et l’émergence de nouvelles maladies dans l’aquaculture, telles que le TLV, qui affecte l’élevage du tilapia, l’infection bactérienne, une infection parasitaire chez les poissons et les crevettes. Dans ce contexte, il est nécessaire de s’efforcer de comprendre la biologie de ces agents pathogènes, y compris leur maintien dans l’environnement de reproduction, leurs mécanismes d’infection, leur transmission et les aspects pathologiques de la maladie. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons agir contre la libre circulation de ces maladies, notamment en nous concentrant sur la promotion d’une meilleure santé dans l’environnement de production, avec la décontamination et l’établissement de barrières sanitaires efficaces. Sinon, la croissance désordonnée, sans respect des principes de la santé animale et de l’environnement, atteindra le point où l’activité d’élevage deviendra non durable, avec des pertes importantes dues à la dépréciation de l’environnement et à la forte pression des agents pathogènes.
Pour l’avenir de l’aquaculture, les défis sanitaires seront certainement plus importants et plus fréquents. Il s’agit de l’émergence de nouveaux pathogènes, ainsi que de l’évolution de la résistance et de la pathogénicité des agents étiologiques que nous connaissons aujourd’hui dans la routine des fermes aquacoles. Le secteur aquacole africain doit donc se préparer et anticiper cette situation, afin que cette industrie émergente ne subisse pas d’impacts majeurs dans sa phase de consolidation.
Et comment se préparer ?
La première étape consiste à former des ressources humaines compétentes et disposées à répondre à ces questions. Un autre facteur important est d’expérimenter des stratégies réussies dans d’autres activités d’élevage en Afrique, en particulier l’élevage de bovins et de volailles, et de s’inspirer des modèles déjà en place dans l’aquaculture internationale, y compris l’élevage de saumons. De cette manière, nous pourrons avancer rapidement dans la réalisation et la mise en œuvre de notre propre modèle de biosécurité pour l’aquaculture africaine, afin de l’adapter à chaque réalité des espèces élevées dans les différents pays de notre continent.
À cette fin, les aquaculteurs africains doivent prendre des mesures de biosécurité appropriées pour prévenir les problèmes de santé émergents et réduire l’impact des maladies grâce au principe de la prévention des maladies plutôt que de la réponse curative.
Source : https://www.researchgate.net/publication/340870826_BIOSECURITY_A_SOLUTION_TO_THE_HEALTH_CHALLENGES_OF_AFRICAN_AQUACULTURE