FRÉQUENCE OPTIMALE D’ALIMENTATION DES ALEVINS DE TILAPIA DU NIL

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La fréquence d’alimentation joue un rôle déterminant dans la régulation de la prise alimentaire, la croissance ainsi que les rejets de fèces. Une fréquence d’alimentation optimale, non seulement favorise de meilleures performances zootechniques mais permet aussi une réduction du coût de production et des impacts environnementaux.

1. Introduction

La demande d’aliments, en particulier d’origine protéique, a augmenté en raison de l’accroissement de la population mondiale, et l’aquaculture a répondu à une partie de cette demande en raison de sa croissance expressive, montrant un potentiel pour surmonter ce problème, en fournissant des protéines de haute valeur. Dans ce contexte, O. niloticus est la troisième espèce de poisson la plus produite dans le monde, avec 8,3 % de la production  et la plus produite en Afrique, ce qui s’explique par le fait que cette espèce répond à la demande d’une plus grande production dans de petits espaces, ce qui réduit le cycle de production, et qu’elle est rustique et facile à reproduire, ce qui fait qu’elle est largement étudiée, l’accent étant mis sur l’amélioration de l’efficacité des fermes piscicoles.

L’alimentation est donc décisive pour la viabilité de ces systèmes, car elle représente entre 40 et 60 % des coûts totaux et peut atteindre 70 %. On considère que l’influence de l’alimentation sur la croissance ne se limite pas au choix des ingrédients qui la composent, mais que la fréquence à laquelle elle est proposée modifie également le taux d’utilisation des nutriments.

Ainsi, les fréquences d’alimentation varient selon les espèces, les systèmes de production et le stade de développement des poissons. Les poissons doivent avoir accès à la nourriture pour être rassasiés ; cependant, en cas de suralimentation, l’excès augmente les coûts et détériore l’indice de conversion alimentaire, ce qui entraîne une augmentation des coûts. En ce qui concerne les espèces, chez les omnivores à petit estomac, comme O. niloticus, la recherche de nourriture est plus fréquente en raison de leur capacité de stockage limitée, car ils ne peuvent pas consommer suffisamment en petites quantités comme d’autres espèces carnivores ou des espèces à estomac plus large. Quant aux postlarves et aux alevins, ils ont un métabolisme plus actif, leur tube digestif n’est pas complètement développé et ils recherchent de la nourriture plus souvent que les juvéniles, de sorte que l’alimentation à la fréquence idéale favorise la croissance et optimise l’utilisation de l’aliment. Selon l’étude de Fattah et al. (2013), l’augmentation de la fréquence d’alimentation des tilapias peut augmenter les chances d’ingestion et le comportement alimentaire, améliorer le comportement de nage et réduire le comportement agressif. Cependant, la fréquence d’alimentation idéale pour les alevins de tilapia n’a pas été établie.

En ce qui concerne l’organisme de ces alevins, plus particulièrement le foie, où se produit la transformation des aliments, il a une capacité limitée pour cela, et son tissu peut être compromis lorsque sa capacité est dépassée. Ce fait explique pourquoi la suralimentation (fréquences élevées) peut réduire l’utilisation des aliments, détériorer l’indice de conversion alimentaire, entraîner l’accumulation de graisse et le gaspillage de nutriments (riches en phosphore et en azote), nuire aux performances économiques et augmenter l’impact sur l’environnement.

Il est donc nécessaire d’étudier les fréquences d’alimentation afin d’évaluer leurs effets sur les alevins, car ce paramètre a un impact sur l’ingestion et la croissance, l’indice de consommation et la qualité de l’eau.

Essai expérimental

Le plan expérimental était complètement randomisé, évaluant six fréquences d’alimentation (4, 5, 6, 7, 8 et 9 fois par jour) avec quatre répétitions ; l’unité expérimentale était composée d’une boîte contenant dix alevins. Cinq cents alevins du même frai ont été acquis dans une pisciculture commerciale appelée Dal Bosco Fish Farm, dans la région de l’ouest du Paraná, dans la municipalité de Toledo (près du site de la présente étude) et transportés au laboratoire dans des boîtes de transport isothermes avec une oxygénation constante. Ensuite, leur poids moyen (0,793 g) a été déterminé, en répartissant les poissons dans 24 boîtes et en conservant le poids moyen en g. La durée de l’essai d’alimentation a été de 30 jours.

Principaux résultats

D’après les résultats de cette étude, les fréquences F5 et F6 sont les plus adaptées à la production d’alevins de tilapia parmi celles testées, le plus grand gain de poids (GP) et de biomasse finale (BF) se produisant lorsque le tilapia était nourris entre cinq et six fois par  rapport à la fréquence d’alimentation F4, et que le gain ne différant pas de manière significative entre les fréquences les plus élevées (sept, huit et neuf fois).

Par ailleurs, il est possible de constater que les traitements F5 et F6 ont eu la consommation la plus élevée, un résultat qui peut être corroboré par leur gain de poids plus important, alors que Selon Tian et al (2015), les faibles fréquences d’alimentation réduisent la croissance, mais les fréquences élevées alourdissent la charge et réduisent l’utilisation de l’aliment.

Conclusion

La fréquence d’alimentation a interféré avec le métabolisme des alevins, de sorte que les poissons nourris entre cinq et six fois par jour obtiennent une plus grande prise de poids, et compte tenu de ce facteur et des coûts d’alimentation, ces fréquences ont montré les meilleures réponses économiques.

Référence (Accès libre) :


Aldo Felipe Fava, Gildete de Souza Bezerra, Dacley Hertes Neu, Fabio Bittencourt, Altevir Signor, Kerolay Valadão Carvalho, Ricacio Luan Marques Gomes, Wilson Rogério Boscolo, «Effects of Feeding Frequency for Nile Tilapia Fingerlings (Oreochromis niloticus)«, Aquaculture Nutrition, vol. 2022, Article ID 1053556, 10 pages, 2022. https://doi.org/10.1155/2022/1053556

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