ALIMENT AQUACOLE, ALIMENTATION ET NUTRITION EN AQUACULTURE
Selon la FAO (2022), l’aquaculture est le secteur agroalimentaire qui a connu la croissance la plus rapide au cours des dernières décennies, pour répondre à la demande croissante de nourriture aquatique, puisqu’elle représente environ la moitié de la production des poissons. En Afrique, le secteur des pêches et de l’aquaculture, concerne plus 10 Millions de personnes. Dans beaucoup de pays du continent, l’activité de pêche est menacée par le déclin des ressources, les pratiques de pêches destructrices, la détérioration des écosystèmes et les conflits entre différentes pêches. Dans ce contexte, l’aquaculture se trouve une alternative pour répondre à la demande croissante des produits halieutiques.
La croissance de l’aquaculture d’espèces nourries; poissons et crevettes, au fil des années a stimulé la croissance de la production d’aliments aquacoles d’aliments pour animaux d’aquaculture, dans les systèmes semi-intensive et intensive, et la nutrition joue un rôle très important dans le développement durable de ce système de production. Les aliments pour poissons sont formulés de manière à équilibrer les composés nutritionnels nécessaires à l’élevage des espèces de poissons. 60 à 70 % du coût opérationnel de l’aquaculture est dû à l’alimentation. Les poissons ont besoin de nutriments essentiels tels que les acides aminés, les acides gras, les vitamines, minéraux et macronutriments énergétiques (protéines, lipides et glucides) Tous ces éléments doivent être fournis par le régime alimentaire du poisson afin de répondre aux besoins physiologiques de croissance et de reproduction.
Actuellement, le principal objectif de la nutrition en aquaculture est d’obtenir des rations équilibrées qui ne comprennent pas ou réduisent considérablement l’utilisation de farines et d’huiles marines. Depuis longtemps, ces matières premières sont largement utilisées pour la fabrication d’aliments pour aquaculture, en raison de leur teneur optimale et unique en acides aminés et en acides gras, de leur haute digestibilité et de leur concentration énergétique élevée. Compte tenu de l’augmentation du prix des farines et huiles d’origine marine et de leur disponibilité limitée, les principaux axes de recherche de ces dernières années se sont concentrés sur la recherche de matières premières alternatives, même si, à l’heure actuelle, leur substitution totale n’est pas encore possible sans compromettre les rendements de la production animale.
La durabilité à long terme de l’aquaculture est donc remise en question, car l’utilisation de farine de poisson dans la production d’aliments pour poissons devient injustifiable sur le plan économique, ce qui affectera sans aucun doute la croissance et la rentabilité du secteur. Par conséquent, l’identification et le développement d’ingrédients alimentaires alternatifs à la farine de poisson sont reconnus au niveau international comme une priorité de recherche pour assurer une croissance durable de la production aquacole. Il est donc impératif de développer des alternatives durables alternatives durables pour la production d’aliments. L’utilisation d’ingrédients alternatifs L’utilisation d’ingrédients alimentaires alternatifs vise à réduire la dépendance de l’ingrédient rare, cher et non durable, et de maximiser ainsi les bénéfices.
D’autre part, bien que les pathologies liées aux carences en vitamines chez les poissons soient bien connues, les besoins en vitamines des animaux aquatiques constituent probablement le domaine le moins étudié mais non moins important de la nutrition en aquaculture. Les minéraux et les vitamines présents dans les matières premières ne sont pas toujours en quantité suffisante pour répondre aux besoins des poissons, de sorte que certains de ces micronutriments doivent être ajoutés au cours du processus de fabrication des aliments.
La digestibilité des nutriments dans les aliments donnés aux poissons joue un rôle essentiel dans la production aquacole et ses impacts sur l’environnement par moins de rejets azotés et phosphorés. Les exigences accrues en matière de rentabilité et les lois environnementales obligeront la production aquacole à améliorer la conversion des aliments en réduisant l’excrétion de nutriments dans des eaux de plus en plus limitées. Parmi les stratégies permettant d’atteindre cet objectif, citons : la réduction des niveaux de protéines dans les régimes alimentaires en mettant l’accent sur la formulation des acides aminés ; l’utilisation d’enzymes exogènes qui améliorent la digestibilité des matières premières ; l’utilisation d’additifs qui favorisent la santé gastro-intestinale ; et l’ajout d’ingrédients spécifiques qui sont hautement absorbés et utilisés par l’animal.
Aujourd’hui, la nutrition aquacole est le domaine de la nutrition animale dont l’avenir est le plus prometteur et le chemin le plus long à parcourir.